Crédit ballon : qu’y a-t-il au-delà de l’euphorie ?
Les jeunes ne disposent pas de fonds suffisants pour acquérir un véhicule au comptant. Leur statut ne leur permet pas non plus d’accéder aux formules de prêt auto classique. Les concessionnaires leur ont concocté une formule de crédit auto adapté spécialement à leurs situations, le crédit ballon. Si la formule présente des avantages certains et séduit de nombreux automobilistes, elle a aussi ses inconvénients que certains groupes d’action veulent expliquer aux jeunes acquéreurs.
Le crédit ballon, comment ça marche ?
Le crédit ballon hérite du principe général de la location longue durée et de la location avec option d’achat. L’emprunteur bénéficie de la jouissance d’un véhicule pendant une période déterminée, généralement entre 12 et 48 mois. Pendant la durée du crédit, l’emprunteur paie essentiellement les intérêts, une somme dérisoire à comparer aux mensualités d’un crédit auto classique. Ce n’est qu’à la fin du contrat que l’emprunteur paie l’intégralité de son prêt, à condition qu’il désire acquérir en propre le véhicule. Sinon, il retourne seulement le véhicule au concessionnaire.
Quels sont les véritables avantages du crédit ballon ?
Profiter d’un véhicule neuf à moindre coût, c’est l’avantage principal du crédit ballon, vu que l’emprunteur ne paie que les intérêts. Le crédit ballon constitue une véritable alternative pour les jeunes actifs qui ont besoin d’un véhicule pour se déplacer, notamment au Luxembourg où il y a un manque réel de transport public. En outre, l’emprunteur dispose d’une option à la fin du contrat, celle d’acquérir en propre ou non le véhicule.

Quel est le revers de la médaille ?
Des groupes d’action mettent en garde les jeunes contre cette formule qui semble alléchante a priori mais qui cache bien son jeu selon eux. En effet, l’emprunteur, en souscrivant un crédit ballon, doit fournir un apport personnel équivalent à 10 ou 20% de la valeur du véhicule. Cet apport n’est pas remboursable, même si l’emprunteur n’acquiert finalement pas le véhicule. S’il désire lever l’option d’achat, la dernière mensualité risque d’être très élevée. De 200€ en moyenne au début, l’emprunteur devra payer jusqu’à 8000€ en une fois à la fin du contrat. Rare sont ceux qui peuvent finalement s’acquitter d’une telle mensualité.
Quid des charges d’entretien du véhicule ?
Là où les LOA et LDD financent l’entretien du véhicule, le crédit ballon laisse ces charges à l’emprunteur. En outre, il devra également souscrire lui-même le contrat d’assurance pour la voiture. L’emprunteur hérite de toutes les obligations d’un propriétaire sans pour autant l’être. Enfin, le crédit ballon prévoit certaines restrictions quant à l’usage du véhicule. Un kilométrage annuel maximum est fixé dans le contrat. En cas de dépassement, l’emprunteur devra encore payer un surplus.
Formule alléchante mais avec des inconvénients majeurs, le tout est de comprendre les véritables enjeux du crédit ballon. A vous ensuite de décider si la formule vous convient ou si vous allez rebrousser chemin.